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Bonjour,
Je me posais la question suivante: comment se fait-il que le Tarier des prés soit devenu si rare et qu'il ait tellement souffert des changements de pratiques agricoles alors que son proche cousin le Tarier pâtre semble s'en être plutôt bien sorti jusqu'ici ? Les deux espèces ont-elle des habitudes alimentaires ou de nidification si différentes ?

En fait, je comprends assez bien que le Tarier des prés souffre tellement vu l'état actuel des campagnes d'Europe qui sont de véritables déserts écologiques mais j'ai un peu plus de mal à comprendre le succès du Tarier pâtre. Le pâtre niche-t-il dans des milieux plus divers ? Et même si c'est le cas, il me semble qu'il s'agit quand même surtout d'un nicheur en milieu agricole. Pourquoi y arrive-t-il là où son cousin échoue ? Comment arrive-t-il à y trouver suffisamment de nourriture et pas le T. des prés ?

Si vous avez de la documentation sur le sujet, je suis preneur.

Bonjour,
les deux espèces n'ont pas du tout la même écologie.
Le pâtre est partout en milieu ouvert et semi-ouvert, qu'il soit sec ou humide, sédentaire ou migrateur partiel.
Le Tarier des prés est beaucoup plus exigeant sur son habitat. Ce n'est pas du tout un oiseau d'espaces cultivés comme le pâtre.
A l'origine, oiseau de marais, tourbières, landes humides et pelouses d'altitude, il s'est adapté secondairement aux vastes prairies de fauche des vallées alluviales de plaine qui sont des espaces anthropisés.
Tout allait bien tant que la fauche était extensive et encadrée par une météo favorable.
Les problèmes ont commencé avec l'évolution des pratiques de fauche et l'optimisation des prairies.
Et cela a abouti à des pratiques extrêmes comme l'ensilage précoce avec lesquelles le tarier n'a plus sa place, comme les autres espèces prairiales d'ailleurs.
En plus de ça, il y a l'évolution du climat vers le "plus chaud, plus sec", avec son impact sur la flore et l'entomofaune.
Enfin, comme si ça ne suffisait pas, le Tarier des prés est un grand migrateur, soumis aux aléas de la migration et de l'hivernage en Afrique. Inutile de faire un dessin.
Heureusement pour lui, il lui reste les milieux nordiques ou d'altitude où l'impact des pratiques humaines est moindre, mais le climat va quand même changer la donne. Il est condamné au déclin.
Amicalement
JF

Merci pour ces infos. On peut quand même (naïvement?) espérer que les gouvernements prennent conscience de l'urgence d'agir sur l'agriculture.
Amicalement.