Je ne suis pas d'accord avec Jean. S'il est risqué d’anthropomorphiser parfois à tort et à travers les comportements d'animaux non-humains, il est tout autant risqué de créer un fossé virtuel entre l'évolution de nos comportements et sentiments et les leurs.
Il faut analyser chaque comportement dans son contexte évolutif.
S'il y a bien une chose que nous a appris l'éthologie, la psychologie et la biologie ces dernières décennies, c'est à quel point certains animaux non-humains, et bien sûr les oiseaux, possèdent des capacités cognitives insoupçonnées de niveaux parfois ahurissants.
Il y a une semaine à peine paraissait cette publication qui présente comment l'utilisation et la confection d'outils par les Corbeaux calédoniens leur procure un apparent sentiment d'optimisme et de bien être.
https://www.sciencedirect.com/science/a ... 2219308401
Des travaux de la sorte paraissent chaque semaine et le champ de recherche qu'est l'étude de la psychologie animale reste à ce jour dans ses balbutiements.
C'est, à mon sens, une erreur d'affirmer que les comportements prosociaux etc. chez les oiseaux sont une "simple" réponse instinctive. Cette affirmation est finalement aussi difficile à prouver que de dire que les oiseaux ressentent des sentiments et émotions analogues aux émotions humaines car on ne peut simplement par le leur demander.
S'il existe effectivement une différence de degré de complexité entre ces comportements, cela ne veut pas forcément dire qu'il sont naturellement distincts.
En réalité, l'expression des émotions et de tous les comportements chez les humains ou autres animaux, aussi complexes soient-ils, sont une résultante de l'évolution par la sélection naturelle, l'exact même processus qui a abouti aujourd'hui aux comportements des oiseaux. Donc, où commence "l'émotion" et ou termine "l'instinct" ? Question complexe et pratiquement impossible à répondre en raison de la notion purement arbitraire et humaine d'instinct.
Ces comportements sont une réponse similaire de l'évolution à des situations similaires où le fait de forger des liens d'affection entre individus apparentés (ou non) favorise certains gènes et donc leur transmission aux générations futures. C'est valable pour les oiseaux, pour les humains et pour n'importe quelle espèce vivante connue.