Je vous livre ci-après mes impressions à chaud, après la toute première utilisation du NIKON Coolpix P 1000, en espérant que cela pourra aider certains dans leur choix d’un éventuel achat.
Je précise que je suis à peu près nul en photographie et que l’unique essai auquel j’ai procédé a été réalisé par temps clair dans des conditions de luminosité optimales. (Ce type d’appareil bruite très rapidement lorsque l’on monte dans les isos)
Aspect pratique :
Le choix d’un bridge repose en tout premier lieu sur son caractère nomade. On peut le transporter facilement, voyager en avion sans contrainte etc…S’agissant du NIKON Coolpix P 1000 nous sommes à la limite de ce qui est admissible en terme d’encombrement. Pour un bridge, il est très imposant et relativement lourd. Il est conseillé de le voir en magasin pour se rendre compte de ses dimensions hors normes et de son encombrement qui risquent de constituer un frein à l’achat.
Plusieurs améliorations par rapport au P 900 :
- La longueur focale (au format équiv. 35 mm) apparaît désormais dans le viseur. (Curieusement sur le P900 elle n’apparaît que si l’on utilise l’option focales fixes)
- Le bouton latéral qui commande le retour en arrière du zoom tant qu’il demeure enfoncé n’est pas réglable sur le P900, ce qui le rend peu pratique à l’utilisation. Sur le P1000, l’on a le choix entre trois types de retour : Long, moyen, court ce qui permet par exemple de resituer l’oiseau que l’on a perdu dans le feuillage et de le «re-zoomer» instantanément.
- Sur le P900 en mode « oiseau », l’appui sur la touche « OK » équivaut à 800 mm, sans possibilité de dérogation. Sur le P1000, le réglage par défaut est 500 mm, ce qui apparaît plus pratique car plus proche du champ naturel de vision de l’utilisateur. Ce réglage peut être modulé au choix de l’utilisateur.
- Le filetage pour fixer l’appareil sur un monopode ou un trépied n’est plus excentré comme sur le P 900, d’où un meilleur équilibre latéral, même si le poids est surtout à l’avant lorsque le zoom est déployé.
- Le format RAW est enfin accessible.
- La correction d’exposition peut se faire par la bague équipant l’objectif (réglage par défaut), ce qui est très pratique à l’utilisation, même si la bague n’apparaît pas assez ferme et que l’on risque de modifier par erreur l’exposition lors des toutes premières utilisations.
- Le viseur est très sensiblement amélioré.
Des regrets :
- Le mode « oiseau » n’est utilisable qu’en JPEG et n’accepte pas le format RAW.
- Le GPS a disparu, de sorte qu’il va falloir :
- Le réglage « focales fixes » n’est toujours pas accessible en mode « oiseau », ce qui est dommage car la combinaison des deux commandes du zoom, l’une sur le dessus de l’appareil, assujettie aux focales prédéfinies et l’autre, latérale, totalement libre sur toute la plage focale, peut s’avérer intéressante en pratique.
- L’autonomie de la batterie est insuffisante : Un peu plus de 300 photos au seul format JPEG avec une batterie neuve en pleine charge.
A l’utilisation :
- Autofocus : lors de l’unique essai auquel j’ai procédé, je me suis cantonné au mode prédéfini « oiseau ». J’ai eu l’impression au tout début que l’autofocus accrochait un peu moins facilement que sur le P 900, mais cela était probablement dû au faible contraste du sujet. J’ai ressorti le P 900 pour vérifier. Celui-ci accrochait aussi difficilement dans les mêmes conditions. A vérifier par la suite, mais les deux modèles doivent être sensiblement équivalents, étant précisé que sur le P 900, l’on pallie aisément la difficulté en jouant sur le mode de mesure de la lumière et sur les collimateurs.
Par contre la mise au point se fait un poil plus lentement que sur le P 900 (qui est très rapide), mais c’est plus du domaine du ressenti que du quantifiable.
- Stabilité : Maintenir l’appareil à main levée, sans support, avec le zoom déployé entraine des petites contraintes musculaires (et probablement plus de fatigue à la longue) : L’appareil est relativement lourd (1.5 kg) et la répartition des masses n’est pas équilibrée, le poids se trouvant à l’avant.
Dans ces conditions, à la focale maxi (équiv. 3000 mm), sans support, à une vitesse de 1/500°, je craignais bien évidemment des flous de bougé.
Je suis bluffé : Aucun tremblement dans le viseur, des photos parfaitement nettes !
J’ai même l’impression, toute subjective, d’être plus stable qu’avec le P 900.
- Qualité des photos : L’on est un cran au-dessus au niveau qualitatif par rapport au P 900.
Bien sûr, l’on ne peut espérer des photos de la même qualité que celle que l’on est en droit d’attendre d’un appareil qui coûte quinze fois plus cher.
Pour autant, les critiques que l’on lit ici ou là, émanant de professionnels qui n’ont même pas essayé l’appareil, et qui se réfèrent exclusivement à la taille (minuscule) du capteur, en posant pour a priori que « ça ne peut pas marcher » ne sont pas fondées.
Lors de l’achat ce type d’appareil il faut savoir :
- Qu’il s’agit d’un APN dédié à certaines utilisations spécifiques et fort heureusement, l’ornithologie en fait partie. A preuve, le symbole de l’oiseau qui figure sur le sélecteur de mode.
- Que si, comme moi, vous privilégiez l’identification tout en cherchant à minimiser le risque de dérangement de l’oiseau, alors il s’agit de l’outil idéal.
- Que les photos sont très correctes et même de qualité lorsqu’elles sont visionnées sur un écran d’ordinateur. Qui, à part les professionnels, édite aujourd’hui ses photos sur support papier en format A3 ?
- Qu’une très longue focale, apporte un plus considérable à deux niveaux :
- Par contre, sur ce type d’APN, les possibilités de réglage et d’effets créatifs sont très limitées, quel que soit le mode utilisé.
En définitive, en achetant un bridge de ce type, il faut avoir conscience que l’on fera des photos de qualité et parfois même, lorsque les conditions sont optimales, de très belles photos, mais jamais de la photographie.
Je reste à la disposition de ceux qui auront eu la patience et le courage de me lire jusqu’au bout, pour échanger sur le sujet, le cas échéant en mode privé.
Amicalement
Didier